Le risque cyclonique

 

* Caractérisation du risque

 

Ø    Structure d’un cyclone

Un cyclone est une spirale nuageuse de l’ordre de 200 à 1000 km de diamètre et de 13 km de haut (dans la couche de l’atmosphère appelée troposphère). La zone de pression la plus basse et où la les vents sont donc les plus violents est l’oeil du cyclone.  Un cyclone peut déverser jusqu'à 1500 mm de pluie en 24 h.

 

Ø    Formation et évolution d’un cyclone

Un cyclone est une perturbation atmosphérique causée par une dépression atmosphérique au-dessus d’un océan et une température de l’eau supérieure ou égale à 27°C .Ce sont les conditions de la cyclogenèse.

Certaines zones bénéficient d’une protection naturelle contre les phénomènes cycloniques ce sont les Anticyclones (zone où la pression atmosphérique est élevée). 

Les météorologues hiérarchisent les phénomènes dépressionnaires en fonction de la vitesse du vent :  

Perturbation tropicale (moins de 52 km/h)
Dépression tropicale (entre 52 et 62 km/h)
Tempête tropicale modérée (entre 63 et 88 km/h)
Tempête tropicale forte (entre 89 et 117 km/h)
Cyclone tropical (entre 118 et 165 km/h)
Cyclone tropical intense (à partir de 166 km/h)

Une échelle internationale classe les cyclones selon leur puissance, en fonction de la vitesse des vents: c’est l’échelle de SAFFIR-SIMPSON.

Classe 1: 118 à 153 km/h
Classe 2: 154 à 177 km/h
Classe 3: 178 à 209 km/h
Classe 4: 210 à 249 km/h
Classe 5: 250 km/h et plus                                                                                                                            (qu’on nomme « 
Super Cyclones» !)

Résultat des études récentes

Des études récentes semblent montrer que le réchauffement climatique accru par les activités humaines aurait un impact direct sur la quantité et l’intensité des phénomènes cycloniques.

 

Ø    Les trajectoires

Un cyclone suit une trajectoire. Cette trajectoire est établie par les vents. Dans la zone intertropicale de convergence le vent dominant est l’Alizé du Sud-Est.

Mais il y a des exceptions comme Lenny ( novembre 1999) qui avait suivi une trajectoire Sud-Ouest. 

 

Ø    Les effets

Un cyclone cause avant tout de fortes pluies (crues des cours d’eau, inondations, glissements de terrains…), des vents violents (proportionnels à leur catégorie), une houle cyclonique importante que l’on appelle une « marée cyclonique » (élévation du niveau de la mer autour de la zone concernée. Ce phénomène ne dure que quelques heures mais peut entraîner des dégâts très importants sur le littoral.

  

Hugo – nuit du 16 au 17 septembre 1989

St François

 

Ø    Le nom des cyclones

Le nom des ouragans est choisi par un comité météorologique international qui établit une liste de noms par période de 6 ans. Les noms sont alternativement un prénom féminin et un prénom masculin. Le nom d'un ouragan ayant provoqué des pertes humaines n'est pas réutilisé.

Dès qu'une dépression tropicale atteint le stade de la tempête (vents soutenus supérieurs à 63 km/h), le cyclone est baptisé en utilisant le prochain prénom de la liste.

 

 

Sources :     DDRM préfecture de Guadeloupe, www.meteofrance.com, cours de Mr St Marc.

                  Sources des illustrations   www.h2osmose.com

 

*                    Prévention face au cyclone

 

Ø    Introduction

 

Un cyclone est un risque majeur contre lequel l'Homme ne peut que se protéger de manière passive : on ne peut en effet l'empêcher de naître. Les seules mesures possibles relèvent de la protection et de la prévention. Ces dispositions, à la fois individuelles et collectives, sont destinées à limiter l'impact humain et économique.

 

La gestion du risque cyclonique repose en grande partie sur la surveillance météorologique et sur une mise en alerte progressive de la population exposée, ainsi que sur les actions d'information sur la conduite à tenir avant, pendant et après le passage du cyclone.

 

 La réduction des bilans humains et économiques passe également par la mise en œuvre de stratégies de constructions adaptées et par une maîtrise rigoureuse de l'occupation des sols.

 

Ces dispositions ont permis de faire chuter considérablement le nombre de victimes et l'ampleur des dégâts à déplorer par rapport aux bilans effarants des siècles, voire des décennies, antérieurs.

 

 

Ø    Les moyens de prévention

 

Ø    Qui prévoit et surveille les cyclones ?

 

 Météo France est responsable de la surveillance de l’évolution de la perturbation atmosphérique, par ce que l’on appelle les prévisions météo.

 

Mais la surveillance des phénomènes cyclonique dans l’océan Atlantique est assurée par le centre météorologique régional spécialisé de Miami (Floride, USA). Les données diffusées par le centre concernant les cyclones tropicaux et leur évolution sont transmises à Météo France afin d’avertir la région concernée de tout danger potentiel.

 

 

Ø     Les outils de prévision

 

§        La prédiction

Les météorologues utilisent des moyens technologiques qui sont des modèles numériques très sophistiqués permettant des ensembles d’hypothèses sur la nature et l’évolution des cyclones.

 

La prévision cyclonique repose sur la modélisation numérique de l'atmosphère en zone tropicale ; cette modélisation numérique est « perturbée » par un certain nombre de simulations fictives pour prendre en compte de façon réaliste le tourbillon, la climatologie et l'adaptation statistique à partir des prédictions fournies par le modèle numérique.

  

§        Les différents outils de surveillance météorologique

 Le réseau de mesures permettant d’observer à l’échelle de la planète l’état de l’atmosphère , appelé Système mondial d’observation  (SMO) , s’appuie sur :

 

 - les mesures régulières réalisées à partir de stations météorologiques de surface et à partir de navires ;

 - les profils verticaux de vent, température et humidité obtenus à partir de ballons sondes lâchés sur terre et sur mer;

 - les mesures effectuées par les avions commerciaux, ainsi que les reconnaissances aériennes réalisées dans l’œil du cyclone  par des avions nommés « chasseurs de cyclones » et équipés spécialement pour ;

 - les mesures réalisé en mer par des bouées dérivantes ou fixes ;

 - les mesures effectués par des satellites en orbite polaire ou géostationnaires.

 

 

Ø     Les autres mesures préventives

 

§        La maîtrise de l’aménagement

 

Une attention particulière doit être portée sur le choix des terrains d’importation dans les projets d’urbanisation.

 

Les principes à respecter sont les suivants :

- éviter de construire en bordure du littoral afin d’éviter le risque lié à la houle cyclonique et a la marée de tempête ;

- ne pas construire sur un versant soumis aux instabilités du terrain ;

- éviter les sites dont les caractéristiques topographiques sont trop exposées aux vents ;

- ne pas construire dans le lit majeur des cours d'eau ;

- ne pas construire sous une ligne électrique.

  

§        Les différentes  dispositions constructives paracycloniques

 

  Affin de nous préparer à la venue éventuelle d’un cyclone, l’Etat a mis en place un ensemble de règles paracycloniques, qui repose sur des principes et des dispositions conceptuelles et structurelles permettant d’améliorer la résistance du bâtiment face au risque et de protéger la vie de ses occupants.

 

Il s’agit notamment des règles suivantes :

        - concernant la toiture :

 

- la prise au vent  (importance des débords de toitures, géométrie et pente du toit). La pente du toit doit se situer autour de 30° permettant d’avoir un meilleur compromis entre force de soulèvement et surpression du vent ;

- La pente du toit est l'élément principal de défense des structures de maisons individuelles  contre les forces de soulèvement et d'arrachement de la toiture en cas de vent très fort.

- le revêtement: l'emploi de la tôle ondulée comme couverture, courante dans les régions cycloniques,

 après Hugo (photo Adrien )

        - concernant les ouvertures

- le renforcement ou la protection des ouvertures signifie que portes et fenêtres doivent être protégées par l’utilisation de panneaux de contreplaqué qui peuvent être une solution d’urgence efficace.

 

- concernant l’architecture

- le contreventement correspond à l'agencement des pièces d'une construction destiné à assurer la stabilité.

  

*                    Gestion de crise

 

La préparation et le déclenchement des plans de gestion de crise relève de l’autorité du préfet.

Ils définissent les responsabilités en matière d’observation de phénomènes, de prévision, d’avis, d’actions et déterminent les différentes alertes à diffuser à la population.

 

Aux Antilles françaises, la procédure d’alerte prend la forme d’un plan spécialisé urgence cyclone (PSUC).

 

 

Ø    Le plan d’urgence

La gestion des situations de crise, provoquées par l’approche et le passage d’un cyclone, est préparée par un plan d’urgence.

 

Celui-ci définit un système d’alerte, organise la mobilisation des services de sécurité et établit les responsabilités de chaque intervenant.

 

Un soin particulier est apporté pour que le système d’alerte et les conseils qui s’y rattachent à chacune de ses phases soient bien connus de la population.

 

Les procédures d’alerte émises par les services préfectoraux sont différentes suivant la zone géographique concernée, mais repose sur quatre phases : vigilance cyclonique, pré alerte, alerte puis retour à la normale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MARTINIQUE    ET GUADELOUPE

Vigilance cyclonique

Danger possible à plus de 36 heures

Pré alerte

Danger à moins de 36 heures.

Phase diffusée au public par tous les moyens médiatiques.

Alerte cyclonique

Danger dans les 6 à 8 heures.

Arrêt total des activités, mise à l’abri immédiate de l’ensemble de la population, activation des postes de commandement des services et des municipalités. Seuls les véhicules de secours sont autorisés à circuler.

Levée d’alerte

Tous les dangers ne sont pas écartés.

Phase déclenchée lorsque les services ont déjà engagé les opérations de secours d’urgence. Population autorisée à quitter les abris, mais pas  à circuler librement. Respect strict des règles de prudence diffusées. Rafales assez fortes toujours possibles.

 

 

 

Ø    Le plan de secours spécialisé cyclones

        

                           Attitude défensive des acteurs

Phase de la progression de l’événement

 

Service météorologique

   

      Population

 

Protection civile

Phase 1-vigilance 

(cyclone à + de 1500 km des côtes)

Probabilités à moyenne échéance (modèles numériques)

Ecoute des informations générales sur les médias

 

Surveillance permanente

Phase 2-

pré alerte (cyclone à moins de 1000 km)

Prévision numérique et surveillance satellites

Préparatifs (habitation, eau, lumière, environnement)

Préparatifs spécifiques ; vérification des moyens ; coordination

Phase 3-

alerte

(cyclone à 300 km)

Prévision à très courte échéance (passage numérique à l’information radar)

 

Confinement (habitat individuel et collectif)

Décision préfectorale ; mobilisation des moyens ; coordinations pour assistance et secours

 

 

Ø    Le plan ORSEC

       

Le plan ORSEC a une vocation générale en matière d’organisation des secours.

 

La mise en œuvre d’un plan d’urgence ne fait pas obstacle au déclenchement du plan ORSEC, si les circonstances le justifient.

 

Le plan ORSEC « cyclone » a pour but de :

*   définir  les précautions à prendre : interdiction de circuler sur les routes, fermeture des aérodromes, suspension du trafic maritime, évacuation des populations, préparation de stocks alimentaires ;

 

*   garantir un minimum de moyens en état de fonctionnement lors du paroxysme du phénomène : émission radio, alimentation électrique de certains secteurs (météorologie, transmission, hôpitaux) ;

 

*   assurer après le passage du phénomène, un retour aussi rapide que possible à la normale, en prenant éventuellement  les décisions qui s’imposent pour pallier les conséquences ;

 

*   assurer toutes les phases d’alerte avec information des populations que  ce soit par radio, télévision,  voiture ou hélicoptère.

 

 

 

Un exercice de simulation – 29 septembre 2006 – « Quand Zinédine frappe » …

Source : France - Antilles