Ø
La maladie
§
Sa cause et sa
transmission
La
dengue est une maladie virale (c'est-à-dire provoquée par un virus) connue depuis
les années 60 environ.
Il existe quatre sérotypes de virus, tous pouvant causer la maladie, mais sa sévérité semble être plus souvent associée aux virus DEN-2 et DEN-3.
La
dengue est transmise à l’homme
par des moustiques suite à une simple
piqûre, qui peut engendrer de graves conséquences.
L’Aedes aegypti
est le seul vecteur connu en Guadeloupe. Ce
moustique vit près de l’homme et se
nourrit de son sang.
§
Ses symptômes
La
dengue se manifeste sous deux formes :
¨
La dengue classique (dite bénigne) :
Elle
se caractérise surtout par de la fièvre
pouvant atteindre 39 à
On
note généralement une amélioration après 48 heures suivie d’une reprise de la
fièvre et des courbatures.
¨
La dengue hémorragique :
En
plus des signes de la dengue classique, elle se manifeste par des
saignements, des hémorragies digestives ou cutanées,
une soif excessive (bouche sèche), des évanouissements, des difficultés
respiratoires ainsi que des saignements du nez, de la bouche, des gencives et des
ecchymoses.
On
note aussi un pouls faible et rapide, la peau pâle, froide et moite, des
somnolences et des agitations.
Cette forme peut-être mortelle, ce qui nous confirme l’aspect très dangereux de
cette maladie pour l’homme et la nécessité de prendre nos précautions.
Il
est important de savoir que les individus de tous âges peuvent attraper la
dengue classique ou la dengue hémorragique. Toutefois, en ce qui concerne la
dengue hémorragique, les études montrent que
ce sont surtout les enfants (de 0 à 15 ans) qui sont les plus
atteints.
Dans
certains pays d’Asie du Sud-est, la dengue hémorragique est l’une des premières
causes de mortalité chez les enfants.
Ø
Le moustique et son cycle de
reproduction
Le
moustique est un insecte diptère qui a une durée de vie de un à deux mois.
Durant
la période d’hivernage en Guadeloupe, les moustiques profitent pour s’installer
et se reproduire.
Le
cycle biologique s’effectue en moins d’une semaine. Il passe par quatre
stades :
*le stade de l’œuf ;
*le stade de la larve ;
*le stade de la nymphe
et *le stade adulte.
Les
trois premiers stades sont aquatiques.
La
durée de chaque stade dépend de plusieurs facteurs en particulier la
température et la nourriture.
Document
Conseil Général Guadeloupe
Les
œufs :
Les
moustiques pondent leurs œufs (dix à trois cent œufs par ponte) à la surface de l’eau ou sur les
parois humides. Après trois jours, ces
œufs donnent naissance à des larves.
Les
larves :
Les
larves mesurent cinq à vingt millimètres et montent en surface de l’eau pour
respirer l’oxygène grâce au siphon respiratoire.
Elles
se nourrissent de matières organiques en suspension dans l’eau et vivent quatre
à dix jours avant de se transformer en
nymphes.
Les
nymphes :
Les
nymphes respirent également à la surface de l’eau mais elles ne se nourrissent
pas. Leur vie dure deux à dix jours avant de donner des adultes.
Les
adultes :
Seuls
les moustiques femelles se nourrissent de sang (on dit qu’ils sont
hématophages). Ce sang indispensable pour la maturation des œufs peut être pris
sur l’homme ou sur les animaux.
Les
mâles se nourrissent de sucs végétaux.
Par conséquent, il n’y a que les femelles qui présentent un risque de
santé publique car elles sont les seules à piquer l’homme.
Ø
les conditions favorisant l’épidémie
Trois conditions doivent être réunies :
-
une
densité
importante du moustique vecteur,
-
une
forte
densité de population sensible au virus,
-
et la
présence
d’une souche virale épidémique.
Mais globalement, plusieurs
autres facteurs importants
interviennent.
Tout d’abord, la croissance démographique engendre
une urbanisation qui favorise la prolifération des moustiques.
Ensuite, les changements de style de vie
contribuent à la prolifération géographique d’Aedes aegypti. Ainsi,
les objets en plastique non biodégradables ou les pneus abandonnés dans
la nature représentent des gîtes larvaires idéaux.
De même, la multiplication des liaisons
aériennes permet, par l’intermédiaire des voyageurs infectés, une dissémination
rapide des virus.
Enfin, les méthodes de lutte contre les moustiques,
utilisées depuis 1970, se sont montrées inefficaces pour réduire les
populations de vecteurs à un niveau de non-transmission
de la dengue.
Ø La situation
en Guadeloupe en 2005
Depuis le mois de juin 2005, les données
disponibles de surveillance épidémiologique de la dengue montraient une
augmentation régulière du nombre de cas signalés chaque semaine. Le début de
l’épidémie datait de début juillet après que le seuil épidémique hebdomadaire
des cas suspects de dengue déclarés par le réseau de médecins sentinelles ait
été franchi deux semaines consécutives.
Entre le 1er juin et le 24 août 2005, le
réseau de médecins sentinelles de ville avait signalé 331 cas suspects
cliniques. Parmi les 403 demandes d’examen prescrites par les médecins de l’île
183 cas étaient confirmés par des analyses biologiques. Les sérotypes
DEN-3 et DEN-4 furent identifiés.
Au début, les communes les plus touchées
étaient celles du Sud de
Ø
La lutte
contre les moustiques
Ø
La recherche médicale
Le laboratoire de recherche en
entomologie* médicale étudie le rôle d’Aedes aegypti dans l’amplification et la transmission de
l’infection par le virus de la dengue, sur le territoire.
* science relative aux insectes
Par ailleurs, il expérimente des
stratégies de contrôle des densités de moustiques dans le respect de
l’environnement.
De nombreuses équipes
internationales mènent en parallèle d’autres recherches. L’ensemble de ces
études contribuent à une meilleure connaissance de la maladie et favorisent le
développement de moyens de prévention et de lutte.
Il n’existe
pas encore de vaccin
contre la dengue.
Des recherches sont en cours dont
la difficulté tient à la présence de quatre sérotypes.
Des progrès encourageants ont été
obtenus dans la mise au point d’un vaccin tétravalent par les chercheurs de
l’Université de Mahidol à Bangkok, en Thaïlande.
Celui-ci doit être soumis à des tests cliniques. La date de mise sur le marché
reste donc incertaine.
D’autres travaux s’orientent vers
la biotechnologie et le génie génétique.
Dans la gestion de la dengue on
parle de comment est gérée l’épidémie et on parle aussi des soins des malades (traitement)
et comment les accompagner.
Ø
Les mesures de gestion
Les comités de gestion du
Plan de surveillance, d’alerte et de gestion des épidémies de dengue
mettent
en œuvre, en Guadeloupe et en Martinique, des actions de communication envers
la population par le biais d’une campagne de
sensibilisation
radio et audiovisuelle, mais aussi par des actions ciblées au
niveau des communes.
Les
actions de démoustication
pour lutter contre l’Aedes aegypti
ont été renforcées ainsi que le dispositif de surveillance épidémiologique. Les
principaux hôpitaux des deux départements se préparent à chaque saison à un
afflux éventuel de malades.
Ø
Comment détecte-t-on cette épidémie ?
La méthode privilégiée consiste en une
surveillance active avec un réseau de médecins, de cliniques et
d’hôpitaux et la confirmation biologique des cas suspects.
Ø
Comment traite-t-on les personnes atteintes ?
Lorsque la maladie de la dengue
est contractée, il faut traiter et prendre en charge les symptômes de la
maladie.
Des
médicaments contre fièvre et douleurs sont prescrits par un médecin : antalgiques ,
paracétamol...
Notons qu’il est fortement déconseillé de prendre de l’aspirine qui a un effet
de fluidifiant du sang et pourrait aggraver une éventuelle dengue hémorragique.
Il faut en cas de grosse fièvre bien
se
réhydrater.
Si le malade a été trop déshydraté et n’a pas pu s’alimenter correctement le
médecin l’orientera vers un centre de soins pour être perfusé. La voie veineuse
permet de rééquilibrer les désordres de l’organisme plus rapidement.
La forme hémorragique étant la
forme la plus grave de
Ø
Comment l’épidémie prend-elle fin ?
Les mesures d’urgence de lutte contre les
moustiques ne sont pas déterminantes. La plupart des épidémies s’éteignent en
effet avec l’augmentation de l’immunité de la population.
Toutefois, la fin d’une épidémie ne signifie pas nécessairement que le virus a disparu ; durant les périodes inter-épidémiques, les virus de dengue sont maintenus « endémiquement » dans le cycle moustique ® homme ® moustique.