Les risques inondations et mouvements de terrains

 

A cause de son climat tropical, avec une pluviométrie annuelle variant de 1100 mm/an à 12000 mm/an, la Guadeloupe est une zone particulièrement exposée à ces deux risques.

 

Cette pluviométrie marquée par de fortes pluies peut avoir des effets désastreux : maisons inondées, glissements de terrains.

 

En Guadeloupe, aucune période ne peut être considérée comme une période sans risque d’inondation.

 

             *   Caractérisation du risque « inondation »

 

Une inondation est une submersion plus ou moins rapide d’une zone avec des hauteurs d’eau variables.

    Ø Les types d’inondations : 

En Guadeloupe, il y en a 3 exactement : les inondations au caractère torrentiel,  celles au caractère pluvial et les inondations avec aggravation de la submersion en cas de marée de tempête.

 

   *  Les inondations au caractère torrentiel sont liées aux crues des rivières provenant des massifs volcaniques. 

Elles sont localisées dans les communes de la Basse-Terre, Ste Rose, Baillif, Deshaies, Pointe Noire, Bouillante, Lamentin, Petit Bourg, Goyave, Capesterre Belle Eau, St Claude, Gourbeyre, Basse Terre, Vieux Habitants, Trois Rivières.

 

   *   Les inondations du type pluvial sont dues à la stagnation des eaux de pluies à cause notamment de systèmes d’évacuation insuffisants.

Elles concernent les communes de le Grande Terre (sauf Moule et Anse Bertrand). Elles peuvent aussi affecter les communes du Nord Basse Terre.

 

   *   Les inondations dues aux aggravations de la submersion en cas de marée de tempête.

Elles touchent surtout les communes du Moule et d’Anse Bertrand, mais toutes les communes de la Guadeloupe peuvent être concernées par ces inondations en relation avec les évènements cycloniques. 

 

                  Source du document : http//www.brgm.fr/brgm/Risques/Antilles/guad/cartes/martmvt.htm

    Ø      Manifestations :

Ce risque se manifeste par :

    · des débordements de cours d’eau qui envahissent les terrains,

    · des pluies diluviennes qui touchent les zones urbaines et rurales et qui provoquent la stagnation des eaux de pluies.

 


 
France Antilles  22 novembre 2004

     Ø    Facteurs pouvant aggraver les inondations :
           
·  les déboisements et l’urbanisation qui réduisent les infiltrations dans le sol et augmentent le volume et la vitesse d’écoulement, etc

            · les dépôts de toutes natures dans les rivières et ravines (embâcles),

            · des conjonctures naturelles sont pénalisantes : fortes pluies associées aux marées de tempête, en plus de sols déjà saturés d’eau, tout ceci augmente les risques d’inondations, de glissements de terrains et d’embâcles naturels.

 

        *   Caractérisation du risque «mouvement de terrain »

 Un mouvement de terrain est un déplacement plus ou moins brutal de sols et parfois de sous-sols sur une surface de rupture.

 

    Ø     Les types de mouvements de terrain : 

Le mouvement de terrain est un regroupement de plusieurs phénomènes qui sont : 

        · les glissements de terrains : (Lorsque le glissement de terrain prend une ampleur exceptionnelle on parle alors de glissement de versant). 

        · les écroulements et chutes de blocs rocheux : Les écroulements mobilisent des masses rocheuses situées au sommet d’une paroi verticale et/ou d’une forte. Pour que ce phénomène puisse se réaliser, il faut certaines conditions c’est-à-dire :

    - une existence de blocs au sein d’une formation massive fracturée ou fissurée et au sein d’une formation hétérogène présentant une matrice meuble à grains fins ;

    - une mobilisation des blocs avec une topographie en falaise ;

 

 

        · les coulées de boues

        · les laves torrentielles et embâcles.

 

     Ø    Facteurs pouvant favoriser les glissements de terrain

 Les différents facteurs d’instabilité en Guadeloupe qui favorisent le glissement de terrain sont :

 

Il y a aussi les facteurs liés aux actions menées par les Hommes :

 

   Route de la Traversée

 * Prévention des risques « inondation » et « glissements de terrain » 

La prévention du risque « inondation »

     Ø    Services publics impliqués : 

Les mairies, ainsi que d’autres administrations telles que la Préfecture ou encore la DDE, prennent des décisions et des mesures de sécurité :

                                    * empêchement de construire dans certaines zones,

                                   * information de la population sur les risques encourus     lors des inondations ou des glissements de terrains. 

Ce sont aussi elles qui s’occupent de la gestion de l’aléa avant, après et pendant.

 

 D’autres organismes s’occupent de la prévention : 

*     Travail de « Météo- France » :

Le rôle de « Météo-France » est d’avertir la préfecture des risques d’occurrence de fortes précipitations par la diffusion de bulletins spéciaux appelés « B.R.A.M. »(Bulletins Régionaux d’Avertissement Météorologiques).  

*     Travail de la « Direction Départementale de l’Equipement » :

Pour la DDE, la prévention consiste a bien circonscrire les zones inondables, les bassins submersibles en cas d’imperméabilisation des sols, ainsi que les terrains instables car la présence de construction tels que des immeubles, des ponts …, dans ces zones, hormis le danger qu’elle fait courir aux occupants, aggrave le risque d’inondations et de glissements de terrains.

 

 

Morne Grand Savane – Route Basse Terre – Petit Bourg, début 2005

 

C’est aussi la DDE qui réalise des travaux sur le terrain.

Par exemple : bien déboucher les canaux au bord de la route avant tout cyclone annoncé, construire des murs de soutènement pour limiter les glissements de terrain, …

 

         Ø      Les Plans de Prévention des Risques  (PPR)

Ces dispositifs élaborés ensemble par l’Etat et les communes contiennent des mesures restrictives visant à limiter les risques.

 

Ainsi dans les zones propices à la stagnation des eaux pluviales et de ruissellement, souvent urbanisées on peut surélever les bâtiments et améliorer le « drainage ».

Par contre dans les zones exposées aux fortes inondations, il n’y a aucune solution sauf bien sûr le respect de la règle d’ inconstructibilité.

 

Depuis novembre  2001, 8 plans de prévention monorisque prenant en compte les inondations du type houle cyclonique sont appliqués.

En 2002, le « PPR » de Petit – Bourg a été approuvé et 13 plans multirisques sont en cours de réalisation : ils concernent les communes où le risque d’inondation est du type pluvial ou d’aggravation avec marée de tempête.

 

LA PREVENTION IMPLIQUE L’INFORMATION DE LA POPULATION.        

La prévention du risque «  glissement de terrains »  

Là aussi, un plan de prévention est mis en place pour que la population soit informée sur la conduite à tenir en cas de mouvement de terrain ( avant, pendant, après). 

Les autorités ( la DDE, la préfecture, les mairies, etc…) ont pour mission d’avertir et de conseiller la population. 

     * La gestion du risque « inondation » et du risque « glissement de terrain »

 

     Ø    Les outils de la gestion de crise :           

Les outils de la gestion de crise définissent tous les moyens mis en œuvre pour minimiser les conséquences d’un évènement en organisant les secours et l’aide aux sinistrés.

 

Lors des inondations les caractéristiques des pluies et des crues rendent jusqu’ici pratiquement impossible tout dispositif d’alerte opérationnelle. 

 

Certaines mesures sont prises dans le département de la Guadeloupe ; pour cela on dispose :

 

      * des B.R.A.M.(bulletins régionaux d’avertissement météorologiques)de Météo France qui veille à ce que la Préfecture soit avertie du suivi des précipitations.

 

      * du plan O.R.S.E.C.(organisation des secours) destiné à faire face à des événements graves et de grande ampleur .  

 

Il recense les moyens publics et privés susceptibles d’être mis en œuvre en cas de catastrophe. 

Les cinq fonctions principales du plan ORSEC sont :

· le secours assuré par les sapeurs pompiers,

· les soins médicaux assurés par le SAMU,

· le maintien de l’ordre par la Police Nationale

· les liaisons (Services de gestion des télécommunications)

· la remise en état par la Direction Départementale de l’Equipement

 

Le commandement de ce plan est assuré par deux postes, un poste  de commandement fixe et un opérationnel sur le terrain. Ce  dernier répercute l’information de terrain au poste de commandement fixe qui prend, en conséquence de la situation, les décisions adéquates.

 

      * du plan  communal de  sauvegarde

C’est un plan local de gestion de crise qui s’inscrit dans le cadre  des pouvoirs de police administrative du maire.

 

Il doit prendre les mesures  de prévention contre tous types de risques majeurs et organiser les secours sur sa commune.

 

Le maire conserve  la responsabilité de la mise en œuvre des premières mesures d’urgence .                                                    

L’ objectif est triple :

·     sauvegarder les personnes, les biens et l’environnement,

·    limiter les conséquences d’un accident, d’un sinistre, d’ une catastrophe ,

·        organiser les secours communaux.       

 

Ø      Que doit faire la population ?  

            · en situation normale :                

- Se renseigner autant  que possible sur le risque encouru (localisation des zones menacées, vitesse de montées des eaux, etc …) et pour cela consulter les documents disponibles en mairie.

-Ne pas construire dans un lit de rivière ou de voisinage des cours d’eaux et s’éloigner des points bas

                      · EN CAS DE RISQUE D’INONDATION : 

- Suivre les informations météorologiques qui sont mises en place.

                                                                

     Ce qu’il faut faire AVANT :

-Amarrer les cuves et autres  objets

-Se préparer à l’évacuation

-Fermer portes et fenêtres

-Couper l’électricité et le gaz

-Monter dans les étages

-Faire une réserve d’eau et de nourriture

 

     Ce qu’il faut faire PENDANT :

-Se conformer aux directives des sapeurs pompiers

-Ne pas consommer l’eau du robinet

-Ne pas s’engager sur une voie inondée

 

     Ce qu’il faut faire APRES :   

-Ne pas rétablir l’électricité

-Evacuer dès que les sauveteurs(sapeurs pompiers) l’ordonnent