Le risque de pollution des eaux

 

L’eau est source de vie.

Cependant, chez nous, nous la gaspillons et nous la polluons, au risque de ruiner cette ressource.

Ailleurs, dans le tiers-monde, trop de pays ont soif et les maladies hydriques* tuent encore des millions de personnes chaque année.

Il est temps de prendre conscience que l’eau est un bien vital, qui doit être respecté et mis à la portée de tous.

Gérer ce patrimoine naturel est devenu un enjeu planétaire et pour la Guadeloupe.

 

* lié à l’eau

 

 

* Caractérisation du risque

 

 Ø      Etat de la pollution en Guadeloupe

Près de 80% des ressources destinées à l’alimentation en eau potable se situent en Basse-Terre, or la zone est, par endroits, hautement polluée à cause de l’utilisation massive d’herbicides, de pesticides et d’insecticides (exemple du chlordécone, insecticide utilisé contre le charançon du bananier).

 

Les crustacés et poissons des eaux de rivière affichent des doses de chlordécone  importantes comprises entre 31 et 38g microgrammes/kg ; les ouassous sont particulièrement touchés.

Les légumes fruits et tubercules sont également touchés par le chlordécone. Ainsi les patates douces et les madères fournissent chacun une bonne dose d’insecticide (0.15 pour les premières et 0.03 pour les seconds).

 

 

La Grande-Rivière de Goyave est largement polluée par des pollutions industrielles avec comme conséquence  directe une raréfaction de la faune et la flore dans la réserve naturelle du Grand Cul de Sac Marin.

 

Sept captages en eau sont définitivement fermés car durablement pollués et les nappes phréatiques de Grande –Terre connaissent une forte contamination par les nitrates, engrais utilisés dans de nombreuses cultures.

 

Tous ces chiffres proviennent d’un rapport ancien (juillet 2001),produit par le Dr. Henri BONAN de l’Inspection Générale des Affaires Sociales et Jean-Louis Prime de l’Inspection Général de l’Environnement .

Ce rapport très peu divulgué et difficile à obtenir, avec près de 160 pages, offre une vision catastrophique de l’Etat sanitaire de l’eau de Guadeloupe, qui aurait dû entraîner des réactions immédiates des autorités.

Durant l’affaire de pollution de 2000 les acteurs locaux ont réagi plus vite et les captages ont été fermés.

 

Mais aujourd’hui encore, des produits chimiques dangereux sont toujours utilisés dans les bananeraies, les  champs de canne et dans le maraîchage.

Certaines distilleries de rhum continuent aussi de rejeter leur pollution en rivière ou mangrove.

 

          Source: Terre d’Avenir, Keywords Qualité et traitement d’eau.

 Ø     Des pollutions d’origine agro-alimentaires

 

L’impact des activités agricoles sur la qualité des eaux est la conséquence des pertes de fertilisation (engrais chimiques,  effluents d’élevages , effluents agro-alimentaires) et des produits de traitements des cultures (produits phytosanitaire).

Le surdosage de ces produits est fréquent avec un mauvais respect des délais de traitement avant récolte. Par ailleurs, il s’avère que pour 75% des tonnages de produits phytosanitaires  importés, leur famille chimique est inconnue.

 

Ces pollutions peuvent alors empêcher certaines utilisations de l’eau, provenant de captages souterrains ou superficiels, notamment son emploi pour l’alimentation humaine et animale. Elles peuvent aussi entraîner une dégradation des milieux aquatiques .

  

 

 

*  Prévention

-         Réduction des apports suite aux rejets domestiques et industriels. Des distilleries ont installé des unités d’épuration de leurs effluents.

-         Contrôle raisonné de l’utilisation des engrais et produits phytosanitaires.

 

*  Gestion

 Ø    L’assainissement de l’eau

 

Il est réalisé par les collectivités locales.

 

Depuis 20 ans, malgré les efforts d’élimination des rejets effectués dans les milieux aquatiques, 2653 tonnes de matière en suspension sont rejetées chaque jour en France.

 

Les eaux épurées ont en réalité perdu beaucoup de leur charge de matières en suspension, mais elles conservent beaucoup d’azote.

Les composées azotés présents dans les eaux résiduaires urbaines le sont essentiellement sous forme d’azote organique et ammoniacal.

La pollution par l’azote ammoniacal subsiste après le passage dans les stations d’épuration classiques, l’élimination de cet élément faisant appel a des traitements particuliers.

Un rejet d’effluent urbain constitue donc le plus souvent, pour le milieu une source d’ammonium, forme d’azote minéral préférée des algues, qui peuvent alors proliférer dans les cours d’eau.

 

 Ø    Le traitement de l’eau polluée par le chlordécone

 

En Guadeloupe, le traitement choisi a été la filtration sur charbon actif en grains.

Une étude particulière réalisée sur le chlordécone a montré que ce produit est très bien absorbé sur le charbon actif, dont la durée de vie sera probablement supérieure à 2ans.

 

L’eau traitée est d’une bonne qualité générale.